L’édition d’avril de « La vie au Sleep-In » est sortie. Vous pouvez la découvrir ci-dessous.

La vie au Sleep-In

Le Sleep-in, c’est aussi des sacs, des chaussures, des vestes, un chariot de supermarché, un lustre ou même un snowboard. C’est toutes ces affaires qui appartiennent à lui ou à elle et qui restent parfois au Sleep-in bien plus longtemps que leur propriétaire. Et si la théorie voudrait que chacun-e n’ait le droit qu’à un sac par personne, la pratique se révèle bien souvent différente. Sans lieu pour stocker leurs affaires, notre structure se retrouve effectivement être la meilleure option. Et tant pis si la règle n’autorise qu’un sac, il n’y pas d’autre alternative de toute façon. Bien inspiré par l’exemple mis en place à Lisbonne, le POP a déposé un postulat pour la création de casiers solidaires. Ces casiers, attribués à des personnes sans-abri pour une durée d’un an renouvelable, seront peut-être un moyen de résoudre une partie du problème. Renens est également en train d’étudier la question.

Mendicité : arrêtée par la police pour avoir mendié, une usagère se retrouve contrainte de quitter la Suisse dans le mois sans en comprendre les raisons. Elle n’a pas eu d’interprète lors de son audition et se trouve dans un état de grand stress. Après avoir appelé la police, on comprend que le renvoi vient du fait que cette personne n’a pas de moyens financiers. La loi sur les étrangers et l’ « intégration » (LEI – art. 5)  stipule effectivement que sans moyens financiers, il n’est pas possible de séjourner en Suisse. Sans argent, il n’est par conséquent pas possible de venir en Suisse, même pour y chercher du travail. Malheureusement, l’intégration est un concept qui vise exclusivement les gens fortunés…

Même si la loi vise à l’interdire, la présence de personnes en grande précarité est une réalité à Lausanne. Nous le constatons tous les soirs et il devient même très difficile pour nos usager-ère-s de payer l’entrée de notre structure qui s’élève à 5.-. Heureusement, le mois de mars a eu son lot de bonnes actions avec notamment une grande distribution de bons pour des nuitées au Sleep-In par les responsables de l’armoire à couverture. Pour rappel, ce meuble urbain situé sous le pont Bessière propose en libre service des sacs de couchage, bonnets ou écharpes pour les personnes contraintes de passer la nuit dehors. Merci à elles/eux pour le travail réalisé !

Finalement, nous avons terminé ce mois de mars de la plus belle des manières en ouvrant nos portes le dimanche 31 mars et le lundi 1er avril durant la journée ! En effet, nous débutons  bénévolement un projet-pilote de 3 mois avec une ouverture régulière en journée les dimanches et les lundis. Il s’agit des deux jours de la semaine où les prestations journalières sont limitées dans la capitale vaudoise. Grâce à nos coiffeur-euse-s, professeurs de français ou autres bénévoles, la maison a vécu des moments chaleureux et ça fait du bien. Nous recherchons d’ailleurs toujours des personnes compétentes qui souhaiteraient venir proposer une prestation (coiffure, permanence sociale ou infirmière, cours de français, préparation de repas chaud ou autre) durant ces ouvertures.  Nous sommes également à la recherche de jeux de société du monde ou de livres en anglais. Il vous est possible de nous écrire à l’adresse suivante : admin@sleep-in.org ou simplement de venir nous les déposer un soir entre 19h30 et 20h15 ou le mardi en journée.

Fréquentation :

Nous avons effectué notre assemblée générale durant le mois de mars et nous pouvons ainsi vous communiquer les chiffres de fréquentation de l’année 2018:

  • 913 personnes différentes ont fréquentées le Sleep-In.
  • Nous avons été contraint-e-s de refuser 5070 personnes, ce qui représente 14 personnes par soir.
  • Au total 1707 personnes se sont présentées aux portes des différentes structures d’hébergement d’urgence de la ville de Lausanne (Marmotte, Etape et Sleep-In). Ce chiffre est largement supérieur au 150 à 300 sans-abri souvent exprimés dans le médias ou même au conseil communal.

Pour le mois de mars :

  • 147 personnes différentes ont fréquentées le sleep-in dont 29 femmes et 7 enfants.
  • Nous avons été contraint-e-s de refuser 181 personnes, ce qui représente environ 6 personnes par soir.
  • 51 nouvelles personnes se sont présentées aux portes de notre structure.